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Le craquement articulaire

16 novembre 2020

Mais quel est donc ce bruit de craquement articulaire que l’on peut entendre lors d’une séance d’ostéopathie ?

Est-ce la vertèbre qui était « déplacée » que l’ostéopathe remet à sa place ? Le craquement répétitif d’une articulation est-il vraiment néfaste avec apparition précoce d’arthrose ou un aspect traumatique pour les structures articulaires (hyperlaxité prématurée des ligaments…).Ce craquement est-il vraiment indispensable pour soulager les douleurs ? L’ostéopathe doit-il obligatoirement faire craquer le patient pour améliorer son état de santé ?

Voila un peu toutes les questions que me posent les patients en début de séance. L’opinion publique étant parfois trompeuse, remettons un peu d’ordre dans tout ce jargon ostéopathique.
Tout d’abord une vertèbre ou en général une articulation ne peut pas se « déplacer » sinon on parlerait de luxation de l’articulation et cela relèverait de la chirurgie orthopédique pour remettre tout en place. L’ostéopathe parle donc de lésion ostéopathique correspondant à une perte de mobilité des structures articulaires et non à un déplacement. Ce sont en fait des petits muscles autour des articulations, notamment des vertèbres qui se contractent et empêchent donc la vertebre de se mouvoir dans ses paramètres de flexion, extension, rotation ou inclinaison. L’ostéopathe détend donc ces muscles par différentes méthodes toutes aussi efficaces l’une que l’autre que ce soit par des méthodes structurelles de thrust avec craquement articulaire ou bien par des méthodes fonctionnelles douces de relâchement tissulaire.

Mais alors d’où vient ce craquement articulaire et pourquoi n’est-il pas indispensable pour libérer la perte de mobilité de l’articulation ?

Des études scientifiques ont été faites sur le sujet des bruits articulaires (voir les liens en fin d’article).
En effet, l’hypothèse la plus répandue est la théorie de la cavitation, c’est-à-dire « la formation au sein d’un liquide, de cavités remplies de vapeur, lorsque la pression devient inferieure à celle de la vapeur » (dictionnaire Hachette). Cela veut dire que sous contraintes articulaires en traction de l’articulation, la cohésion du liquide articulaire ou synovie ne se fait plus et donc apparait des bulles de gaz et des poches d’air dans l’articulation. Cela s’associe à une libération d’énergie et à un gain temporaire de mobilité de l’articulation. C’est pourquoi un patient qui présente une perte de mouvement dans une articulation se fera « craquer »  tout seul pour redonner un peu de mobilité à l’articulation, ce qui le soulagera quelques minutes avant que la contrainte articulaire ne réapparaisse sur l’articulation.
Lors d’une manipulation ostéopathique, le caractère aléatoire du bruit est donc indépendant du succès de la manipulation. Seule la liberté articulaire retrouvée permet de prouver l’efficacité de la manipulation. Ainsi l’ostéopathe devra comprendre d’où vient la contrainte articulaire pour soulager la zone endolorie et retrouver toute la mobilité que nous a donnée Dame Nature. Pour cela chaque thérapeute emploie la méthode la plus appropriée en fonction des patients (âge, sensibilité, vécu traumatique des patients….). Et donc une manipulation ostéopathique accompagnée de bruit n’est pas indispensable pour retrouver toute la souplesse légendaire qui fait notre réputation dans notre entourage.

Voici les liens pour les études sur le sujet des bruits articulaires :
http://biomedicales.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2015/04/16/l-irm-montre-ce-qui-se-passe-vraiment-quand-on-fait-craquer-23243.html

http://www.osteopathie-france.net/articles/crac/1079-craquement
DIANE LAMOTTE

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